Grands êtres fortunés,
j’espère que vous allez bien. Je vais bien. En ce moment, je suis à Bruxelles en train de lire et de corriger le livre de 2005 et de rédiger des questions et des réponses. Après avoir terminé la shedra, j’ai entendu dire que tout le monde étudie vraiment bien et est enthousiaste d’avoir l’opportunité d’étudier le Dharma authentique cent fois mieux que moi ! J’en suis très heureux. Très, très, très heureux ! S’il vous plaît, continuez jusqu’à ce que vous réalisiez la vraie nature de l’esprit. C’est très bénéfique pour tous les êtres sensibles, moi y compris.
Mais soudain, je me suis souvenu de ce que mon enseignant-racine m’a dit. Il a dit que nous devons toujours pratiquer la vacuité du dharmakaya. C’est la méditation de tous les bouddhas, bodhisattvas et êtres accomplis du passé. C’est aussi l’esprit de sagesse primordiale de tous les bouddhas des trois temps, le cœur de tous les yidams et aussi le sang du cœur de toutes les dakinis. Il m’a également parlé d’un point très important : lorsqu’on est introduit à la vacuité du dharmakaya comme n’étant rien d’autre que son propre esprit, ensuite tout est libéré. Le seul roi suprême du dharmata est celui qui l’a réalisé. Si vous réalisez cela le matin avant votre tasse de café matinale, vous êtes un bouddha à l’heure du petit-déjeuner. De même, si quelqu’un le comprend avant le dîner, il est un bouddha à l’heure du dîner. Il a également dit que cela portait un grand nom, possédant une grande signification.
Comment le pratiquer ? En restant dans l’aspect vide de notre propre esprit non fabriqué qui s’élève de lui-même. Alors nous sommes appelés yogis et yoginis. Les yogis et yoginis veulent réaliser la vue sans ambiguïté entièrement pure. Reposez l’esprit du yoga dans la clarté dans la vacuité non fabriquée. La vacuité non fabriquée n’est pas différente de l’esprit. L’esprit n’est pas différent de la vacuité non fabriquée. L’esprit reste sans fabrication, détendu, et reste dans cet esprit reposant. À ce moment-là, il n’y a pas de pensées ; détendu et reposant dans cet esprit qui ne pense pas.
En bref, avec un esprit non fabriqué, restez dans tout ce qui se manifeste. Ne le changez pas. Ne le fabriquez pas. Ne bloquez pas et n’accomplissez pas, ne faites rien. Quoi que ce soit qui surgisse, restez sans fabrication dans ce qui surgit. C’est ainsi que l’on pratique la vacuité du dharmata.
Ha ha! Huh huh! Joyeux Noël et une Bonne Année !
Ne cherchez pas quelque chose à voir mais soyez sans aucune fabrication. Ne cherchez pas quelque chose à méditer, mais soyez sans artifice. Ha ha! Si vous cherchez quelque chose dans votre esprit, vous ne le trouverez jamais. Si vous cherchez à voir ou si vous méditez sur quelqu’un/quelque chose, cela s’appelle l’esprit artificiel ou l’esprit fabriqué.
Notre esprit a toujours été absolument vide depuis le début des temps sans commencement. Il n’est pas nécessaire de chercher l’esprit. Ha ha! L’esprit est le chercheur lui-même. Huh huh! Sans distraction. Ho ho ! Reposez-vous dans celui qui cherche. Esprit fou. L’esprit fou de qui ? L’esprit d’un pratiquant de Dzogpa Chenpo est au-delà de la folie ou de la non folie. C’est le fruit non fabriqué du Dzogpa Chenpo.
Précieux étudiants du cœur, je vous prie, pratiquez, étudiez et réfléchissez avec diligence sur le Dharma authentique.
Je me réjouis de vous revoir en 2006 lors de la prochaine shedra en Pologne.
Je ne suis pas un enseignant parfait mais je vous donne les conditions pour vous appliquer à la voie du Bouddha et atteindre la bouddhéité. J’ai un très fort espoir que dans cette vie-ci, vous atteigniez la bouddhéité. S’il vous plaît.
Cette année est presque terminée et la nouvelle année arrive. C’est la nature de l’impermanence. Bien sûr, vous connaissez très bien l’impermanence. Je voudrais dire : que la nouvelle année qui arrive soit heureuse.
Passez un Noël paisible et que tous vos souhaits soient exaucés dans la nouvelle année à venir.
Tous les meilleurs vœux de Patrul Rinpoche.
Cette lettre a été envoyée par Rinpoche le 23 décembre 2005 et a été spécifiquement adressée à ses étudiants qui ont participé à la première session du Cours de six ans pour les pratiquants du Dzogchen, la première shedra de l’Institut Zangdok Palri.